Les zéros de la roulette et l’impact sur l’avantage de la maison

L’on dit souvent que la roue avec un « double zéro » a été inventée en Amérique. Cela est complètement faux ”“ la roue d’origine de la roulette des temps modernes telle qu’elle était jouée en France vers le début du 19è siècle comptait les deux zéros et les Américains n’ont fait qu’utiliser cette roue.


Apparemment en 1842, les Français François et Louis Blanc ont créé une roue d’un nouveau style ne comprenant qu’un zéro et le jeu est rapidement devenu populaire mais les deux roues coexistaient en France et en Europe jusqu’au 20è siècle.

La roulette française telle que décrite à la fin de l’époque victorienne, comprenait le zéro et le « double zéro ». Le zéro était rouge et comptait aussi comme « Pair » et « Impair » ; le double zéro était noir et comptait aussi comme « Impair » et « Passe ».

Si la balle s’immobilisait sur l’un de ces numéros, toutes les mises perdues revenaient à la banque mais si la mise était réalisée car elle était Pair, Impair, Rouge, Noir, Passe ou Manque, au lieu d’être gagnée, elle était mise en prison jusqu’au coup suivant. Lors du coup suivant, la mise était soit perdue, soit si la balle correspondait de nouveau à la mise, la mise était simplement rendue au joueur sans gain.

Bien sûr, ces deux numéros supplémentaires sont les principaux facteurs expliquant l’avantage de la banque sur une longue période de temps. D’un coté, comme la balle s’immobilisera sur l’un des zéros deux fois toutes les 38 balles, cela donne à la banque un avantage de 1/38 (plus de 2,5% environ). Mais tout aussi important, si vous examinez de près les probabilités présentées ci-dessus, on peut directement constater qu’elles sont également biaisées en faveur de la banque. Par exemple, lorsqu’un joueur mise sur un seul numéro, il peut gagner 35 fois sa mise, mais comme la balle peut s’arrêter sur 38 compartiments, les véritables probabilités sont en fait de 37 contre 1. Au fil du temps, cela accorde à la banque un avantage de 2/37 soit plus de 5% des sommes misées sur des numéros ou groupes de numéros spécifiques.

L’évolution du zéro

De nos jours, les zéros ne sont ni rouges ni noirs mais d’un vert clairement distinct.
En Amérique latine et en Europe, la roulette est le jeu de casino le plus populaire et la raison de ce succès est que les roulettes à Monte Carlo, Deauville, San Remo, Londres et autres villes de ces pays ne comportent qu’un seul zéro ce qui signifie que la part du casino est assez raisonnable.

Il existe 2 variantes de roulette européenne. Les casinos appliquant la règle des mises « en prison » ont conservé quelque chose de l’ancien jeu – si la balle s’immobilise sur le zéro, et uniquement si votre pari était Pair/simple, la mise est en prison et le résultat déterminé au cours du coup suivant. Si elle s’immobilise deux fois sur le zéro, les mises en prison sont perdues. Alternativement, les casinos appliquant la règle du « partage » rendent simplement au joueur la moitié de sa mise lorsque le zéro sort.
L’image présente les styles de tapis de roulette français et américains modernes standards.

En Amérique du Nord et aux Caraïbes, les roues de roulette comportent un double zéro, tout comme le jeu français d’origine et pire, toutes les mises (sauf une mise directe sur le zéro sélectionné) sont perdues lorsque le zéro sort. Cela réduit de manière significative les probabilités de gagner du joueur et augmente donc la part du casino au fil du temps. C’est probablement pourquoi dans cette région, la roulette est le troisième jeu de casino le plus joué après le Craps et le Black Jack.

Placement des numéros

Pour l’observateur occasionnel, il semblerait que les numéros sur la roue ne sont pas organisés et qu’ils sont distribués de façon aléatoire. Les seuls motifs évidents sont que les numéros rouges et noirs alternent et que généralement deux numéros impairs alternent avec deux numéros pairs. Cependant, la distribution des numéros est soigneusement arrangée de façon à ce que la somme des numéros de n’importe quel secteur de la roue sera approximativement égale à la somme d’un secteur de taille égale.

Si vous prenez la majorité des numéros et additionnez les deux numéros voisins, la somme sera égale à 37 ou 39. Il existe quelques exceptions, comme le zéro, le double zéro, les numéros adjacents aux zéros, le 7, le 8 et le 10. L’idée étant que si vous prenez n’importe quel ensemble de numéros consécutifs, la somme sera approximativement égale à celle de tout autre ensemble de taille égale.