Poker : Du pouvoir d’un joueur…

Les tables vivent et ne sont que le reflet changeant des joueurs qui la composent.

Nous avons tous vécu ces changement de rythme ou pour quelque raison mystérieuse une table s’emballe soudain pendant 10 minutes, les coups meurtriers pleuvent, les jetons deviennent des balles et les rafales se multiplient au rythme des raise et des reraise. Les pots atteignent des sommets avec des mains hors des standards (TPTK contre TPGK). C’est le moment où les cartes perdent leur valeur et où les joueurs veulent eux aussi participer à la curée.

Ce qui est le plus troublant c’est lorsqu’on s’aperçoit qu’un seul joueur a le pouvoir de faire basculer tous les standards d’une table.

Le pouvoir du maniaque

Un joueur, surtout si il vient d’arriver à une table qui raise systématiquement va en effet avoir une action comparable à une augmentation de la taille des blinds. Son image va très vite se dégrader et il sera catalogué au mieux comme loose agressif, au pire comme maniaque. Quand un joueur se met a faire all in a tout va il a de plus en plus de chance d’être suivi par des mains qui se seraient normalement automatiquement couché sur le premier all in : K J, As X, 22-77.

Il y a une dépréciation de la valeur des all-in de ce joueur lié à la détérioration de son image. Cependant, on peut remarquer que cette tendance hyper agressive, si ce n’est pas le style naturel des joueurs qui la composent dure très peu de temps. En 10 minutes après la disparition du joueur qui a temps troublé la table le calme revient progressivement et les raise sont de nouveau respectés. Les joueurs reprennent les standards classiques et leur sélection de mains.

La difficulté est de sentir cette instant où le jeu s’emballe, d’avoir les cartes au bon moment, et de rentabiliser au maximum une bonne main. Mais il faut rester très vigilant à ces points d’inflexion car se faire payer sa paire de valets après un raise et un reraise quand le calme est revenue est une bonne méthode pour perdre une cave ou se faire sortir du tournoi.

Le pouvoir du Chip Leader

Vous êtes en Sng ou en tournoi et vous avez, comme à l’accoutumée, privilégier votre jeu sérieux, un peu loose préflop quand les blinds étaient faibles, plus tight au fur et à mesure de leur augmentation. Vous avez donc un tapis dans la moyenne, même légèrement au dessus.
Et là, c’est le drame…

Cas n°1 en Sng: un gros coup implique 3 joueurs et l’un d’entre eux se retrouve tout à coup avec un stack trois fois plus important que les autres.

Cas n°2 en tournoi. Un joueur arrive sur la table avec 4 fois votre tapis. Vous n’avez aucune idée comment il les a gagnés.

Dans les deux cas, si vous êtes face à un joueur agressif et que les blinds commencent à être élevés, la partie va s’annoncer très serré.
Le pire qui puisse vous arriver c’est que ce joueur parle juste après vous. Vous pouvez oublier tous les flops à pas cher que vous aimez voir. Avec un joueur qui relance très souvent, vos petites pp vont vous couter 2-3-4 bb pour voir un flop et le risque de reraise va faire que vous allez être obligées de les jeter la plupart du temps, surtout en début de parole. les vols de blinds vont être très difficile.
Si il parle avant vous, la situation s’améliore un peu mais ce n’est pas encore ça. Vous savez maintenant combien il va vous couter pour voir un flop, ce qui va vous obliger à jeter la plupart de vos mains et d’attendre patiemment une premium hand. Car, pour vous un raise conséquent préflop veut dire une % important de vos jetons dans le pot et le risque que vous soyez obligé d’aller jusqu’au bout. Et la plupart du temps vous n’êtes pas prêt à mettre tous vos jetons sur un coin flop.

La plus grande force du gros tapis c’est de savoir qu’il ne sortira pas quoi qu’il arrive sur la prochaine main. Cette assertion prend d’autant plus de valeur lorsqu’on approche des places payées.
Lors d’un tournoi ou j’ai fini 2eme sur 100 joueurs, je suis passé de 11000 à 19000 en stack , puis a 32000, et tout ça de la 20 eme place à la 10 eme (la première place payée) et sans jamais aller jusqu’au showdown. Le gap étant relativement important (30$ pour le 10eme) entre la bulle et les places payées, personne ne voulait sortir. J’étais le chip leader de ma table et j’ai profité à fond de ce constat. J’ai raisé avec des poubelles qui n’étaient jamais suivi car la plupart des tapis étaient aux alentours de 4000-5000. Personne ne voulait prendre le risque de jouer contre moi et sortir du tournoi. La plupart de mes raises étaient a 1000-1500, ce qui voulait dire une diminution plus que conséquente de leur stack et la quasi-obligation de partir all in. Ca faisait déjà 2h30 qu’on bataillait et personne ne voulait avoir fait ça pour rien.
Quand la chance vous sourit en début de tournoi ou de sng, a vous d’en profiter pour faire comprendre à la table que maintenant c’est vous le patron.