Le poker repose (selon moi) sur 3 concepts clés :
1 – Jouer un style avec lequel on se sent à son aise.
2 – Dominer l’adversaire.
3 – Décevoir l’adversaire.
1 – Jouer un style avec lequel on se sent à son aise.
Il y a deux styles de jeu en tournois de poker qui sont très efficaces :
a) le style serrure d’acier à la John Juanda
b) le style loose déglingo à la Gus Hansen
L’idée est de trouver son style qui nous permette d’être à l’aise (notamment en live où le stress est plus important encore qu’on-line).
Je conseille au débutant de commencer par le style serrure plus facile à appliquer.
En quoi consiste t’il :
Il s’agit de ne jouer que les meilleures mains et de respecter au maximum la position. Concrètement cela se traduit par miser autour de 4 BB pré flop avec de bonnes mains. Par bonnes mains j’entends AQ minimum UTG et pas moins de AJ en middle et AT au bouton. Cela seulement quand le pot n’a pas encore été ouvert. Les critères doivent se resserrer encore plus si le pot a déjà été ouvert.
Ensuite il s’agit de jouer de manière assez binaire : Raise ou Fold. Eviter au maximum les call. En d’autre terme soit on se voit devant et on mise. Soit on se voit derrière et on fold. Il faut beaucoup de rigueur pour appliquer ce concept durant un tournoi tout entier. Pourtant il est terriblement efficace. Et un joueur débutant peut gagner un tournoi en appliquant juste ses quelques règles.
En appliquant ce principe. Les adversaires vont se mettre à respecter vos relances et à éviter les confrontations marginales avec vous. Résultat vous savez que si q vous call = WARNING. Votre jeu deviendra de plus en plus facile au fur et à mesure du tournoi.
Inconvénient : Il faut énormément de patience et de sang froid pour ne pas paniquer avec l’augmentation des blinds. Souvenez-vous qu’il est toujours possible de revenir dans un tournoi avec 1 malheureux petit jeton. J’en ai fait l’expérience comme beaucoup d’autre au poker. Autre inconvénient les vieux lascars vont attaquer vos blinds. Laisser les faire !!!! Ce n’est pas votre stratégie.
Pour les statistiques, il m’arrive de jouer moins de 11% de mains sur un tournoi en mode serrure (avec 8% de flop vu en dehors des blinds).
B) Le mode loose déglingo
L’objectif est de voir un maximum de flop et de jouer la lecture de l’adversaire, la position, et la profondeur du tapis. Ce style est bien plus technique. Il faut aussi avoir le cœur bien accroché et encaisser les swings. Pour toutes ces raisons ce style ne peut pas être supporté par tous les joueurs. Il faut une petite dose de folie ou d’inconscience pour pouvoir le pratiquer.
Cela se traduit par reraiser avec des mains comme paire de 4 en position ou 67s.
Envoyer son tapis au moindre signe de faiblesse de l’adversaire sur une river dangereuse…
Bref prendre des risques. L’objectif étant de monter son tapis pour ensuite pourvoir gambler un peu avec les short stacks. Ce style fonctionne si l’on arrive à se maintenir toujours au dessus de la moyenne en jeton. La difficulté est de savoir calmer le jeu et ne pas s’enflammer.
L’avantage est qu’il permet de mieux lire l’adversaire qui finira pas être docile 🙂
Au bout d’un moment vos adversaires vont vous laisser votre gros blind de peur de votre réaction + ils seront habitués à folder sous vos relances + ils vous attendront avec leurs meilleures mains. Donc à la moindre réaction de leur part vous savez à quoi vous attendre et donc vous pouvez vous adapter.
Enfin ce style à l’avantage de vous faire payer vos meilleures mains car plus personne ne vous croira !!!
Encore une fois il faut beaucoup de sang froid et une bonne lecture adverse ce qui demande de l’expérience.
Pour les statistiques cela se traduit par 25% de flop vu.
Ces deux styles sont très opposés mais j’ai tendance à croire que la solution passe par le fait de bien se connaître et de jouer son style à fond.
A vous de choisir avec lequel vous avez le plus de plaisir et vous vous sentez le plus à l’aise.
2 – La notion de domination.
La domination est fondamentale au poker cela consiste à laisser 3 outs maximum à l’adversaire. Par exemple on domine son adversaire en ayant AK contre AQ.
Tout le concept repose sur l’idée qu’il ne faut pas chasser les jeux adverses que vous pouvez battre pour ne vous retrouver que contre les jeux qui vous battent.
Cas pratique : vous êtes UTG et vous possédez AJo (vous vous dites pas mal comme main de départ) mais en même temps cette main est vulnérable et il reste pas mal de joueur à parler derrière vous. Donc vous miser 5 BB comme ça les autres se coucheront…
Le problème c’est que si vous êtes caller vous êtes normalement battu.
Donc vous n’avez rien à gagner en dehors des blinds.
Tout le jeu consiste donc à miser suffisamment pour ne pas faire fuir les jeux que vous dominer.
Pour cela il faut maîtriser les subtilités des différentes mains et savoir combien miser pour dominer l’adversaire.
Par exemple cela peut valoir le coup de caller un léger raise avec AQ ou de limper avec KQ plutôt que de relancer.
Faite attention à présent aux jeux de vos adversaires quand vous raisez pour voir si vous êtes dominé ou si vous dominer l’autre.
3 – La déception
La déception consiste à développer une image et jouer à l’opposé.
Si vous être une vielle serrure, cela vaut le coup de relancer utg de 3 BB avec 67s.
Soit vous volerez les blinds avec une main marginale, soit vous savez que votre adversaire à une bonne main et vous pouvez le surprendre en touchant votre flop.
Il faut varier son jeu une fois l’image bien établie à la table. On peut appeler cela changer de rythme également.
Décevoir l’adversaire c’est également ne pas faire de continuation bet de temps en temps ou changer ses habitudes de mises. Il faut varier son jeu sans que l’adversaire ne s’en rende compte.
Conclusion
En choisissant votre style naturel vous allez créer une image à la table. Cette image va vous suivre et vos adversaires vont s’adapter à votre style. A partir de la vous devez changer de rythme et les décevoir. C’est ainsi que vous gagnerez de gros pot ce qui vous permettra de gagner du temps dans le tournoi.
Enfin cherchez à dominer vos adversaires dans votre façon de miser en fonction de vos mains et de vos positions.